L‘ÉRIQA continue son balado pour interroger la migration et ses conséquences. Ce balado aborde chaque semaine une nouvelle thématique liée à la migration et met en avant les recherches d’un.e expert.e. C’est Catherine Xhardez, post-doctorante à l’Université Concordia et en charge du transfert des connaissances pour l’ÉRIQA, qui anime et réalise les épisodes.
Le quatrième épisode de Migration en Questions porte sur les élèves allophones issus de l’immigration et l’école québécoise. Les élèves issus de l’immigration dits « allophones » sont de plus en plus présents au sein de l’école québécoise. À titre d’exemple, sur l’Île de Montréal – ce qui est donc propre au cœur urbain de la métropole – on estimait à environ 32 % la proportion d’élèves dont la langue familiale n’était ni le français ni l’anglais en 1998, contre 42,7 % en 2015 et 43,16 % en 2019. On parle donc d’une courbe qui a une tendance ascendante, ce qui, bien entendu, a des répercussions pour l’organisation des services et les rôles des acteurs scolaires. D’ailleurs, si on intègre les données des élèves non francophones (anglophones et allophones), on parle de 62,35 % d’élèves inscrits à l’école sur l’île dont la langue première (souvent appelée « langue maternelle ») n’est pas le français.
Par ailleurs, un enjeu dont on entend régulièrement parler est la « régionalisation » de l’immigration. Si on en croit les données de Statistique Canada et les prévisions qu’ils ont émises en 2017, on nous prédisait alors que le nombre de locuteurs non francophones présents en région aura doublé entre 2011 et 2036. Alors, bien sûr, il s’agit d’une prévision et non d’un constat, mais cela nous donne quand même une idée de l’importance de cet enjeu à l’échelle provinciale, et du fait que la situation va se refléter dans les écoles.
Quelles sont les mesures mises en œuvre pour les élèves allophones apprennent le français au sein de l’école québécoise? Quelles sont les difficultés auxquelles ces élèves (mais aussi leurs enseignant.e.s) sont confrontés? Comment situer l’approche québécoise et les différents courants éducatifs par rapport au reste du monde?
Pour aborder ce sujet et ses nombreuses dimensions, à Montréal ou en région, ce quatrième épisode accueille Diane Querrien. Professeure à l’Université Concordia, Diane Querrien intervient en enseignement du français et en formation d’enseignants du français langue seconde. Ses recherches portent sur les initiatives scolaires et sur la formation des enseignants pour soutenir le développement du français chez les élèves allophones issus de l’immigration, ainsi que sur la didactique du français langue seconde en contexte universitaire.
Il est possible d’écouter MIGRATION EN QUESTIONS sur Soundcloud mais aussi sur SPOTIFY et même sur Apple Podcast. Vous pouvez ainsi vous abonner au balado pour recevoir automatiquement les nouveaux épisodes.
Dans le prochain épisode, on parlera des symboles religieux et de l’opinion publique avec Luc Turgeon ! A suivre 🙂
Références et ressources utiles
Houle René et Corbeil Jean-Pierre, Projections linguistiques pour le Canada, 2011 à 2036, Statistique Canada, 2017.
Sévigny Dominique, Portrait socioculturel des élèves inscrits dans les écoles publiques de l’île de Montréal : Inscriptions au 4 novembre 2015. Montréal, Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal, 2016.
Lahaie, Jean-Philippe, Portrait socioculturel des élèves inscrits dans les écoles publiques de l’île de Montréal : Inscriptions au 8 novembre 2019. Montréal, Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal, 2020.
Le cadre de référence sur l’accueil et l’intégration des élèves issus de l’immigration au Québec, produit en 2014 par la direction des services aux communautés culturelles du ministère de l’Éducation. D’ailleurs, les vidéos accompagnant ce cadre sont disponibles sur la chaîne YouTube du MEES. Et, toujours sur le site du MEES, figure le document intitulé « Soutien au milieu scolaire » où les mesures d’allocation pour l’accueil et la francisation sont présentées.
Page de la DILEI (la direction de l’intégration linguistique et de l’éducation interculturelle) intitulée « Immigration et éducation interculturelle », où sont répertoriés des liens vers les sites de centres de recherche, observatoire, plateforme de diffusion de projets de recherche ou de projets didactiques. Y figurent aussi les documents sur la politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle. Ainsi que les programmes et évaluations en intégration linguistique, scolaire et sociale (ILSS). Sur cette même page, quand on développe l’onglet « Accueil et intégration », on y trouve une page concernant les réfugiés en milieu scolaire qui rappelle les services éducatifs proposés, suggère des ressources spécialisées, et où on peut trouver un feuillet d’information à l’intention des parents d’élèves dans 11 langues.
Un beau projet à visionner, mais qui vous sollicitera un peu aussi au plan interactif, c’est le Webdocumentaire « Des racines et des ailes », qui est notamment le fruit d’un partenariat entre la commission scolaire de Montréal et des chercheurs de l’UQAM, réalisé par Jacinthe Moffat.
Ouvrage de Marie McAndrew et du GRIES, de 2015, intitulé la Réussite éducative des élèves issus de l’immigration : Dix ans de recherche et d’intervention au Québec.
Collectif paru en 2020 sous la direction de Catherine Mendonça Dias, Brahim Azaoui et Fatima Chnane-Davin, intitulé Allophonie. Inclusion et langues des enfants migrants à l’école. .