C’est la rentrée ! L‘ÉRIQA reprend la diffusion de son balado pour interroger la migration et ses conséquences. Ce balado aborde à chaque épisode une nouvelle thématique liée à la migration et met en avant les recherches d’un.e expert.e. C’est Catherine Xhardez, post-doctorante à l’Université Concordia et en charge du transfert des connaissances pour l’ÉRIQA, qui anime et réalise les épisodes.
Le cinquième de Migration en Questions porte sur les symboles religieux et l’opinion publique. Depuis les années 2000 environ, ce sont les enjeux de la diversité religieuse et de l’immigration qui ont occupé l’avant-scène des débats au Québec. De la crise des accommodements raisonnables à la récente loi 21 sur la laïcité qui interdit le port de symboles religieux chez différents employés de l’État, les Québécois ont passé une grande partie des deux dernières décennies à débattre de la question de la place des symboles religieux dans les institutions publiques, particulièrement ceux associés à différentes minorités religieuses.
Dans cet épisode, nous explorons la question de l’opinion publique envers la place de la religion et des symboles religieux dans les institutions publiques, en particulier ceux des groupes minoritaires. Pourquoi est-ce important ? [Extrait d’un chapitre de Luc Turgeon et Antoine Bilodeau “Symboles religieux, opinion publique et clivages politiques au Québec”, à paraître en 2020]
- Premièrement, son étude peut constituer un baromètre de l’état des relations entre le groupe majoritaire et les minorités ethnoculturelles.
- Deuxièmement, l’opinion publique témoigne potentiellement de l’émergence de nouveaux clivages politiques et sociaux au sein de la société québécoise et de nouvelles alliances politiques.
- Finalement, l’opinion publique peut nous permettre de mieux saisir les motivations des élus. En effet, certains spécialistes ont démontré que l’opinion publique avait une influence importante sur les décisions des dirigeants politiques (voir, entre autres, Soroka et Wlezien, 2010). Il importe de mentionner, cependant, que pour d’autres spécialistes, l’opinion publique reflète le discours des élites d’une société (voir, notamment, Zaller, 1992). Ces deux positions ne sont pas cependant nécessairement mutuellement exclusives ; le discours des élites sur un enjeu, l’opinion publique et les politiques publiques adoptées par les gouvernants peuvent en effet se renforcer mutuellement, par le fruit d’une boucle de rétroaction.
Quel est le profil des individus qui soutiennent l’interdiction de porter des symboles religieux dans certaines institutions publiques ? Et surtout quelles sont leurs raisons / leurs motivations ? Pourquoi les Québécois sont-ils plus enclins que les autres Canadiens à soutenir les restrictions sur le port des signes religieux ? Plus généralement, le Québec est-il si différent des autres sociétés ?
Pour aborder ce sujet brûlant, ce cinquième épisode accueille Luc Turgeon. Luc Turgeon est professeur à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa et ses travaux portent sur les attitudes envers l’immigration et la diversité ethnoculturelle, la représentation des groupes minoritaires dans l’administration publique et, de façon plus générale, la politique des États multinationaux.
Il est possible d’écouter MIGRATION EN QUESTIONS sur Soundcloud mais aussi sur SPOTIFY et même sur Apple Podcast. Vous pouvez ainsi vous abonner au balado pour recevoir automatiquement les nouveaux épisodes.
Dans le prochain épisode, on parlera de la sécurisation des frontières avec Karine Côté-Boucher ! A suivre 🙂