Lauréates des bourses d’étude de l’ÉRIQA (2/4)

Quatre lauréates vont recevoir les premières bourses d’étude de l’ÉRIQA qui ont pour vocation d’encourager les recherches sur l’immigration au Québec. Félicitations à Catherine Paquette et Cassandre Gratton ; mais aussi à Audrey Gagnon et Anna Goudet. Découvrez, chaque jour, ces jeunes chercheuses et leurs recherches.

Présentation (2/4) : Cassandre Gratton

Lauréate, bourse d’étude pour la maîtrise

Cassandre Gratton est étudiante de premier cycle et elle terminera cette année son baccalauréat avec une double majeure en Communication et études culturelles et en Affaire publiques et communautaires et études des politiques publiques. Elle débutera l’automne prochain une maîtrise en science politique à Concordia, sous la supervision de Chedly Belkhodja. Étudiante très impliquée dans sa communauté, ses intérêts de recherche porte principalement sur les enjeux de la politique publique. Elle s’intéresse particulièrement aux sujets de l’immigration et de la communication sous diverses formes (discours public, médias sociaux, etc.), et croit en l’importance d’utiliser la recherche académique comme outil politique et communautaire

Présentation de son projet de recherche : En octobre 2018, le gouvernement Couillard était élu sur la promesse électorale de réduire le seuil d’immigration du Québec d’environ 20%. Cette mesure, dénoncée comme applaudie de part et d’autre, s’inscrit toutefois largement en rupture avec les politiques migratoires précédentes de la province. On assiste donc à un changement de discours autour de l’immigration. Mon projet de recherche cherchera à comprendre dans quelle mesure les politiques migratoires du gouvernement caquiste de Legault (de 2018 à aujourd’hui) diffèrent de celles du gouvernement libéral précédent de Couillard (2014 à 2018). En analysant le contenu de ces politiques (principalement la Loi 9 et la Loi 77) mais aussi les différents échanges et discours entourant leur adoption, je vais cartographier et documenter les idées et les explications mobilisées par nos différents acteurs politiques dans l’élaboration de ces projets de lois. Le but de ma recherche est d’identifier l’ampleur des changements qui s’opèrent au sein des politiques migratoires du Québec afin de les situer de la façon la plus nuancée possible dans la montée globale des mesures anti-immigration. J’analyserai les projets de lois et les échanges parlementaires portant sur l’immigration de chaque gouvernement en cherchant à répondre à certaines questions telle que : Sous quels angles l’immigration est-elle problématisée? Quelles sont les préoccupations et les logiques guidant les solutions que l’on suggère d’apporter ? Les résultats obtenus pour chaque gouvernement seront ensuite comparés pour faire ressortir les éléments de contraste ou de continuité. Pour ce faire, je mobiliserai la littérature de différents concepts largement associés aux politiques migratoires, tel que le nationalisme et l’utilitarisme. Cette étude fournira des outils importants pour de futures recherches sur les politiques migratoires de la province, en documentant les idéologies et les processus d’élaboration de politiques publiques de deux gouvernements. 

Suite de la série – Demain, jeudi 19 décembre, nous vous présenterons Audrey Gagnon.

Pour finir, le comité (composé de Chedly Belkhodja, Karine Côté-Boucher et Paul Eid) a été impressionné par la qualité des candidatures reçues, qui ont démontré l’intérêt des étudiant.e.s et la vitalité des recherches sur l’immigration au Québec. Un nouveau concours sera organisé l’année prochaine pour soutenir les recherches et le parcours des étudiant.e.s.