Annick Germain : l’immigration et la ville

Dans la revue Urbanité, Annick Germain, sociologue à l’INRS et membre de l’ERIQA, nous partage ses réflexions sur la ville et l’urbanisme en contexte d’immigration et de diversité culturelle. Entretien croisé avec Jean-Claude Marsan, professeur émérite à l’Université de Montréal, architecte et urbaniste.

Le dernier numéro revue Urbanité de l’Ordre des urbanistes du Québec présente un large entretien avec Annick Germain et Jean-Claude Marsan. C’est l’occasion de réfléchir à l’influence de la diversité sur la ville, et réciproquement. A travers Montréal, cet entretien invite à continuer de construire des ponts entre les études sur l’immigration et sur la ville, tout en soulignant l’importance de l’interdisciplinarité.

Urbanité, Automne 2019, p. 32.

Morceaux choisis :

  • Pour Annick Germain, « quand on regarde aujourd’hui les statistiques, la diversité est partout, dans tous les quartiers et se répand de façon très fluide. Et ce n’est pas le résultat d’une politique délibérée ; il n’y a jamais eu de tentative de dispersion. L’indice de diversité est plus élevé à Montréal que dans les autres métropoles canadiennes ». (p. 32)
  • Le deuxième élément qui caractérise le phénomène à Montréal est lié à l’immigration urbaine. « Une partie de l’immigration qu’on a à Montréal est une immigration jeune et extrêmement qualifiée, ajoute Mme Germain. En termes d’aménagement de l’espace, je trouve que c’est très important de savoir ça. Ces immigrants sont aussi souvent d’origine urbaine. Donc, ce sont des personnes qui n’ont pas peur de la densité et qui ne sont pas obsédées par le bungalow en banlieue. Compte tenu de la masse que représente l’immigration, c’est très important que les urbanistes apprivoisent ces données-là. Ce sont des intrants majeurs dans la manière de penser les espaces, de penser l’animation urbaine, etc. » (p. 32)
  • « L’interdisciplinaire est absolument essentiel, renchérit Mme Germain. Et l’intérêt va dans les deux sens. Pour moi, sociologue, c’est extrêmement important de travailler avec des urbanistes parce que l’aménagement, l’espace urbain, c’est une variable absolument décisive. » Sur le terrain, l’instauration de liens devrait être davantage stimulée avec le milieu universitaire. Annick Germain avance que « les universités ont peut-être un rôle là-dedans, pour essayer d’inculquer une culture beaucoup plus transdisciplinaire et pour favoriser les échanges ». (p. 34)
Urbanité, Automne 2019, p. 33.

Ce riche entretien (réalisé par Carolyn Kelly Dorais et Pascale Gagnon-Boucher) est disponible dans son intégralité sur le site de la revue Urbanité et dans son dernier numéro (automne 2019) : Diversité, culture et urbanisme (voir les pages 32 à 35).